4 décembre 2017
Ennui
Forme verte sans zombie en forme sur papier long perdu feuille blanche s'étale forme sans sens s'étale sur feuille forme sans long
21 novembre 2017
Mariage presque blanc
Les cheveux en baguettes, des cernes sous les yeux, elle est là, assise sur une chaise noire. Son cou est ouvert d'un col roulé noir. Une longue chemise blanche recouvre son corps. Elle porte des baskets blanches assorties à cette chemise de lin. Un jean. Son pâle visage pleure et ses yeux sont secs. Elle a maigri encore.
Elle ouvre son téléphone. Ses doigts font défiler les photos de son mariage, il y à peine trois mois. Méconnaissable. Maquillée, des lèvres roses, de grands yeux,. Son air timide et résigné est reconnaissable. Elle tient un bouquet de jasmin à la main. Son teint de porcelaine est devenu sublime. Une longue robe blanche, une robe à la française ajoute-t-elle. Sur aucune des photos, ils ne se regardent, elle et son mari. Il ne pose jamais les yeux sur elle. Pas de baiser. Leur religion peut-être. Elle s'est convertie, elle l'a dit. Elle s'est mariée à nouveau, elle l'a dit aussi. Elle embrasse sa belle-mère.
Les cernes sous les yeux crient famine. Il lui suffirait d'un travail pour que peut-être...
4 novembre 2017
Fugace
Passagères
Sourires sur table
éphémères passerelles de vie
Le bonheur est une touche blanche
Sans fin
Sur le métier
harmonie cent fois
L'accord est juste
Une tablée
D'une seule main
trois touches à la fois
Les rires s'envolent
Silence
Demi-pause
trente-deuxième de soupirs
La fugace se file aussi
Touche noire
Sourires sur table
éphémères passerelles de vie
Le bonheur est une touche blanche
Sans fin
Sur le métier
harmonie cent fois
L'accord est juste
Une tablée
D'une seule main
trois touches à la fois
Les rires s'envolent
Silence
Demi-pause
trente-deuxième de soupirs
La fugace se file aussi
Touche noire
8 octobre 2017
Conscience professionelle
Réaliste sur chaise
Emboitement sur job
Donne-moi ta porte
Dit le chef
Chaise de bourreau
Noire classique
Avec des roulettes
Chut dit la cheffe
Bourreau de travail
Rubans de dossier
Dorés
Donne dit chef
Travail de réel
Manger ce soir
Et demain
Interroge-t-elle
Rien à cacher
Feuille de vignes
Chiffres à la ligne
carnassier à la chef
Parquet sonore
Fausse langue
vrai bois
La conscience professionnelle était dans la tombe et regardait des gains
Emboitement sur job
Donne-moi ta porte
Dit le chef
Chaise de bourreau
Noire classique
Avec des roulettes
Chut dit la cheffe
Bourreau de travail
Rubans de dossier
Dorés
Donne dit chef
Travail de réel
Manger ce soir
Et demain
Interroge-t-elle
Rien à cacher
Feuille de vignes
Chiffres à la ligne
carnassier à la chef
Parquet sonore
Fausse langue
vrai bois
La conscience professionnelle était dans la tombe et regardait des gains
19 septembre 2017
Vague
Haut
Libre de soleil
Soirée de lumière douce
Tout est possible
Plus haut
Touche le ciel
Espoir en forme impalpable
Oui tout est
Écume
Blanche, fracas, emporte
Rage, intense, faire
Écume vague
Creux
Sable vibrant
Trou qui suinte sous les orteils
Rien ne retient
Vide vague
Reflux
Sable libre
Clin d'oeil en retrait
Centré sur la lune
Revenir
Haut
Libre de sel
Matin caressant de lumière
Tout être
Libre de soleil
Soirée de lumière douce
Tout est possible
Plus haut
Touche le ciel
Espoir en forme impalpable
Oui tout est
Écume
Blanche, fracas, emporte
Rage, intense, faire
Écume vague
Creux
Sable vibrant
Trou qui suinte sous les orteils
Rien ne retient
Vide vague
Reflux
Sable libre
Clin d'oeil en retrait
Centré sur la lune
Revenir
Haut
Libre de sel
Matin caressant de lumière
Tout être
10 septembre 2017
Dimanche soir
Traîner dimanche soir
Peine capitaliste
Dépression nourricière
Un sucre pour tenir
Traîner ses casseroles
Peine perdue
Ordre nourricier
Une huile pour déglutir
Traîner son lit
Sans peine
Oreiller conseiller
Un raisin pour raison
Détrôner le cafard
Planter ses chaînes
Peine remisée
Une orange pour sourire
Égrener le temps
Peine à jeter
Danser la mer
Une fève de rire
Peine capitaliste
Dépression nourricière
Un sucre pour tenir
Traîner ses casseroles
Peine perdue
Ordre nourricier
Une huile pour déglutir
Traîner son lit
Sans peine
Oreiller conseiller
Un raisin pour raison
Détrôner le cafard
Planter ses chaînes
Peine remisée
Une orange pour sourire
Égrener le temps
Peine à jeter
Danser la mer
Une fève de rire
25 août 2017
Vous êtes ici
Prenez la porte qui tourne
Pas trop vite, ni trop lentement
Sinon ça coince
Suivez le parcours fléché
Ou le parcours bis fléché
Ou le parcours court fléché
Sinon vous êtes coincés
Vous avez la carte
Vous ne l'avez pas
Ça coince
Sans couiner s'il vous plaît
Le caddie ne peut pas sortir
Pas par là
Pas par ici
Il se coince entre les poteaux
Même plus vite même plus lentement
la barrière a un code
qui est dans le caddie
qui est coincé dans les poteaux
qui est rangé dans la bonne case
le code est dans le caddie
Vous n'avez pas la carte
Vous avez un bon
De sortie
La machine ne lit pas le bon
Bon ça coince
Il faut la carte
Qui est dans le caddie qui est coincé dans la bonne case.
Pas le caddie coincé entre deux poteaux
L'autre
Ça coince si vite
Vous allez à l'accueil
Ça va décoincer
Ah
Il faut la carte
Ah
Ou le bon
Ah bon
Vous êtes ici. Rond rouge.
Le caddie s'endort
Seul
Lentement
Dans la bonne case
Sans bon
Sans issue
Pas trop vite
Ne prenez pas la porte
Vous êtes coincé
Pour de bon
Pas trop vite, ni trop lentement
Sinon ça coince
Suivez le parcours fléché
Ou le parcours bis fléché
Ou le parcours court fléché
Sinon vous êtes coincés
Vous avez la carte
Vous ne l'avez pas
Ça coince
Sans couiner s'il vous plaît
Le caddie ne peut pas sortir
Pas par là
Pas par ici
Il se coince entre les poteaux
Même plus vite même plus lentement
la barrière a un code
qui est dans le caddie
qui est coincé dans les poteaux
qui est rangé dans la bonne case
le code est dans le caddie
Vous n'avez pas la carte
Vous avez un bon
De sortie
La machine ne lit pas le bon
Bon ça coince
Il faut la carte
Qui est dans le caddie qui est coincé dans la bonne case.
Pas le caddie coincé entre deux poteaux
L'autre
Ça coince si vite
Vous allez à l'accueil
Ça va décoincer
Ah
Il faut la carte
Ah
Ou le bon
Ah bon
Vous êtes ici. Rond rouge.
Le caddie s'endort
Seul
Lentement
Dans la bonne case
Sans bon
Sans issue
Pas trop vite
Ne prenez pas la porte
Vous êtes coincé
Pour de bon
9 août 2017
Arc en ciel
Toile d'araignée dense
Arc en ciel perdu dans ses fils
Violet
Toile d'araignée danse
Vent frais suspendu aux branches
Bleu
Mur jaune panse
Peinture éraillée de l'hiver passé
Chaux
Fenêtre ouverte sur les sens
Reflets de pierre
Rosé
Toile de poussière
Volet rouge basque
Nuage
Métallique danse
Source lové
Azur
Maison silence
Pépite un oiseau
Au loin
Porte ouvre la mer
Cuisses douces
Clanche
Arc en ciel perdu dans ses fils
Violet
Toile d'araignée danse
Vent frais suspendu aux branches
Bleu
Mur jaune panse
Peinture éraillée de l'hiver passé
Chaux
Fenêtre ouverte sur les sens
Reflets de pierre
Rosé
Toile de poussière
Volet rouge basque
Nuage
Métallique danse
Source lové
Azur
Maison silence
Pépite un oiseau
Au loin
Porte ouvre la mer
Cuisses douces
Clanche
Bon vent
Durs jours des vents
La porte du travail se ferme
Le sourire aux lèvres
Six jours sans turbin
Six petits moutons pour jouer à saute
Après le coup de feu
Après la pluie
Après la terre isolée
Derrière la rose des vents
était prévu le réconfort
Le train est maudit comme la rue
Soudain le rail sursaute
Il renâcle
Il transpire
Il faudrait cliquer sur départ
Le train roule
Les larmes ne roulent plus
Petite robe verte à fleurs
Gilet rose au crochet
Soixante-dix ans
La solidarité répond par un café sucré
Un sourire naît
Une fleur entre les rails
La porte du travail se ferme
Le sourire aux lèvres
Six jours sans turbin
Six petits moutons pour jouer à saute
Après le coup de feu
Après la pluie
Après la terre isolée
Derrière la rose des vents
était prévu le réconfort
Le train est maudit comme la rue
Soudain le rail sursaute
Il renâcle
Il transpire
Il faudrait cliquer sur départ
Le train roule
Les larmes ne roulent plus
Petite robe verte à fleurs
Gilet rose au crochet
Soixante-dix ans
La solidarité répond par un café sucré
Un sourire naît
Une fleur entre les rails
14 juillet 2017
Deux éléments
Tu crois que ça y est
Ta vie est sur les rails
Les aiguillages, tu vas les faire bouger avec tes petits bras
Les gros bras vont te tomber dessus
Tu es prêt
Tu n'y crois pas
Ta vie deux fois s'enflamme
Même la voisine en fait un poème
Même elle t'as lu le poème
Tu es silence
Tu t'y vois
Ta vie tangue trop fort
L'orage soudain mouille les restes
Même tes yeux se mouillent
Tu pleures
Tu crains
Tu voudrais changer de cap au coeur de la tempête
Tous sont incrédules
Tu attends
Ta vie est sur les rails
Les aiguillages, tu vas les faire bouger avec tes petits bras
Les gros bras vont te tomber dessus
Tu es prêt
Tu n'y crois pas
Ta vie deux fois s'enflamme
Même la voisine en fait un poème
Même elle t'as lu le poème
Tu es silence
Tu t'y vois
Ta vie tangue trop fort
L'orage soudain mouille les restes
Même tes yeux se mouillent
Tu pleures
Tu crains
Tu voudrais changer de cap au coeur de la tempête
Tous sont incrédules
Tu attends
3 juillet 2017
Arc en ciel
Nous sommes le monde
Arc en ciel
Danse parfumée
Nous sommes les pas multicolores
Vie belle
Semelle de licorne
Nous sommes les jambes jaunes
Cuisses légères
Rire en cascades
Nous sommes les sourires
Clown en espoir
Bonheur silence
Nous sommes le soleil doux
Caresses blondes
Ronde terre
Nous sommes arc en ciel
Demi lune
Chemin blanc
Arc en ciel
Danse parfumée
Nous sommes les pas multicolores
Vie belle
Semelle de licorne
Nous sommes les jambes jaunes
Cuisses légères
Rire en cascades
Nous sommes les sourires
Clown en espoir
Bonheur silence
Nous sommes le soleil doux
Caresses blondes
Ronde terre
Nous sommes arc en ciel
Demi lune
Chemin blanc
2 juillet 2017
Soir
Je m'endors avec ton souvenir
Il n'est ni chaud ni tendre
Évanescent
Je m'endors avec ton insaisissable
Il n'est ni toi ni rien
Souffle
Je m'endors avec un espoir lucide
Il n'est ni vrai ni faux
Envolé
Il n'est ni chaud ni tendre
Évanescent
Je m'endors avec ton insaisissable
Il n'est ni toi ni rien
Souffle
Je m'endors avec un espoir lucide
Il n'est ni vrai ni faux
Envolé
25 juin 2017
Culottes sur fil vert
Une culotte après l'autre une pince à linge le fil vert une culotte après l'autre dans le vent ils sont en retard ce n'est rien qu'une pince à linge blanc ouvrir fermer fil vert le vent va séché tout cela ils ne reviendront pas ils sont tous morts la voiture détruite leurs culottes devenues inutiles ils sont morts il en reste un on vendra la maison on ira habiter loin dans la ville verte avec des collines et des arbres et de l'eau au milieu, une pince à rouge, elles sont toutes rouges ces pinces à linge une culotte blanche sur le fil vert le vent dans les cheveux les jambes restent stables les chatons noirs jouent le vent fait du bruit ils sont morts plus de culottes juste celles qui resteront moins de pince à linge plus de jardin on vendra la maison inutile vite on donnera le linge propre aux autres on videra la maison on videra cette vie avec l'unique celui qui reste on partira ils sont tous morts d'une culotte à l'autre sans répit ils vont revenir espoir envolé dans les feuilles vertes
10 juin 2017
Venter
A fond de cale, elle s'accroche du lever de la nuit aux respirations du soleil. Elle disparait aux heures chaudes, surgit dans le lit de quinze heures, s'évanouit sous les doigts. L'eau est silence. A fond de cale, elle enchaine les espoirs. Elle imagine des lendemains au cœur de cyclone. Ils pleureront tous, ils souffleront sur la tempête comme une huile brûlante. Ils venteront les règles, les déesses des flots. A fond de cale, la liberté possède le mal de mer.
6 mai 2017
Urnes
Ce ventre comme un radeau échoué sur mon corps encombré de sucres encore encore et encore peut-être trouble alimentaire ou peut-être le xanax des autres mon bulletin ou non entre deux urnes qui puent
Mes seins contre mon ventre le bouton qui ne se ferme plus la bague qui ne s'enfile plus ni par monts ni par vaux peut-être dans des urnes va vomir l’impensable alors mon ventre douloureux à la pression des doigts savants sachant derrière avant les horreurs pour que demain tu sais demain les espoirs heureux non tu ne sais pas moi non plus
Mon ventre déborde de moi même ma chaise n’accueille plus les chairs c'est faux il y a des anorexies depuis longtemps je me remets des nourritures trop avalées demain ça ira l'alcool tu arrêtes c'est difficile le tabac aussi le manger toujours tu vivras le manger toujours obligé pour survivre l'urne aussi
Ma tête raconte le gras déborde des neurones sous la table contre la table enchâssée entre la fente tu enserreras moi aussi le mensonge dans l'urne plus de malades plus de troubles plus d'aliments éliminer ceux qui coûtent chers les poids les gros poids les handicapés les chômeurs les poids les vieux sale engeance de l'argent elle a dit plus des autres étranges plus de barbares barbus pléonasmes des temps anciens rentrés dans les urnes les autres c'est eux qui puent pas nous les gros moches c'est pas nous
Indigestion de pognons indigestion de peur de l'autre Mon ventre déborde sans savoir derrière après l'avenir même entre la grosse fente ma main ne passe plus presque plus c'est l'alarme mais où arrêter aliments et méchants ?
Indigestion de pognons indigestion de peur de l'autre Mon ventre déborde sans savoir derrière après l'avenir même entre la grosse fente ma main ne passe plus presque plus c'est l'alarme mais où arrêter aliments et méchants ?
11 avril 2017
Cristal
Larme de cristal au bord du verre
Brisure proche du sein
Entrailles envers maille droite
Sur les bouts des doigts se comptent les jours
Il ne faudrait plus pleurer
Ni les humbles
Ni les vulnérables
Ni les hommes
Cela ne marche pas
Cristal de soude à bord
Puissance sourde
Araignée contre rose des près
Tarte au citron au bord du pont
La meringue c'est mariée
La meringue s'est mariée
Avec un citron, demande La Noix
Un gros, tout jaune au bout
avec ile? dit la Saint Jacques
Il fallait se marier avant le pont
ni après
Sur le bout de langue se balancent les jours
Bout de ficelle
Selle de cheval
Jument de traie
Trois en champagne
Cath la médecine aussi
L'enfance joyeuse
Brisure proche du sein
Entrailles envers maille droite
Sur les bouts des doigts se comptent les jours
Il ne faudrait plus pleurer
Ni les humbles
Ni les vulnérables
Ni les hommes
Cela ne marche pas
Cristal de soude à bord
Puissance sourde
Araignée contre rose des près
Tarte au citron au bord du pont
La meringue c'est mariée
La meringue s'est mariée
Avec un citron, demande La Noix
Un gros, tout jaune au bout
avec ile? dit la Saint Jacques
Il fallait se marier avant le pont
ni après
Sur le bout de langue se balancent les jours
Selle de cheval
Jument de traie
Trois en champagne
Cath la médecine aussi
L'enfance joyeuse
1 avril 2017
Quelle merde ! Psychiatrie
Ils disent de la merde elle
sort par les trous de nez ils suent merde elle reste collée à leur mémoire Pavillon 5 Pavillon 7 leur
métier c’était être dans la merde jusqu’au cou Celle-ci se roule dans le caca le sien
celui des autres elle aime celui des grands-mères elle les poursuit jusque dans leur couche Celui-là dit bonjour en
collant une merde dans la main le bizutage pour les nouveaux bonjour rire fou la
merde noire la merde verte luisante
collante incontinente splaschh dans les yeux comme ça sans prévenir l’eau était
froide dans le pavillon Les fous c’est la merde ils rient ils se défendent
contre le caca l’odeur pendant des jours dans le nez le plis des aisselles même
avec des gants pour nettoyer le caca des fous elle le prend directement dans
les toilettes et elle mange sa merde et celle des autres aussi de grands sauts
d’eau froide pour rincer le sol la porte ouvert la merde dans la cour dans l’égout
enfin le temps n’est pas si loin de toute cette merde maintenant camisole chimique Pour le caca il y
en a encore on les appelle ici les pipis il faut transporter les pipis l’ammoniaque acide au réveil quand on
ouvre la porte de la chambre la couche pleine on fait semblant de ne pas la
voir on la laisse au suivant qui n’est pas dans la merde pas encore le suivant
râle ce n’est pas sa merde à lui Le précédant n’a qu’à se démerder tout seul
ils parlent moins de caca car ils travaillent encore le nez dedans et les mains
près des couches souillées c’est plus propre souillé ou elle avait partout
sur elle c’est plus propre les anciens ils rient des merdes passées elles
sentent encore La jeune ne comprends pas que c’est vrai qu’ils rigolent mais c’est
vrai elle aussi nettoie les sols souillés de la merde des visiteurs et des
patients mais ces merdes là c’est dans le sens second elle nettoie les
toilettes aussi il y a des virgules sur les murs ou des indélicats sans brosse
à merde on laisse sa merde aux autres aux plus pauvres que soi aux fous aux
autres qui ne sont pas comme nous nous est pas dans la merde pas comme eux mais c’est pas grave eux ça leur fait rien la
merde dans leur couche ou dans leur main ils ne sont pas comme nous ils ne
comprennent pas ils ne sont pas éduqués ils peuvent bien faire un boulot de
merde ce n’est pas grave. Quelle merde !
15 février 2017
Voir Dieu
- Maman, comment ils viennent les bébés ?
Le regard de la matriarche est furieux, mais pour une fois je n'en ai cure. Je veux savoir. Jamais je n'aurais osé demandé cela sans le bouclier d'un archange Michel. Aujourd’hui il a pris les traits d'un marchand d'aspirateur bigleux: œil droit grognard œil gauche. Michel le commercial louchait depuis un bon moment sur la bonne affaire, refiler l’aspirateur du mois, l'avaleur de poussières à long manche. La gamine que je suis, peut lui faire perdre le fruit de ses rêves nocturnes. Alors, il tente des explications pour que je retourne planter des pissenlits dans les plate-bandes familiales. Malheureux archange déchu qui ne sait pas que la mère est une amish mormone et monogame exclusive. Elle le fusille des yeux. Malheureux Michel, tu ne sais pas encore que tu vas me servir de paratonnerre. La mère ne risquait ni de me rabrouer ni me mentir devant le détenteur du tuyau magique. Je dois savoir.
- Maman, comment ils viennent les bébés ?
Je n'ai rien compris, à part qu'il fallait un papa et une maman qui s'aiment. Le type repart, son aspirateur derrière l'oreille. Et je me fais engueuler par la mère. On ne pose pas des questions comme ça devant les marchands de poussières. Elle ne comprend pas que l'homme était ange protecteur venu pour que je sache. Son sermon coule sur mes plumes de soie sauvage.
- Il faut un papa et une maman, mais comment il vient le bébé ?
Je n'ai rien compris. Elle m'a parlé de Dieu qui donnait des bébés aux papas et aux mamans. Je voulus insister encore mais je lu dans les yeux de la mère que la magie de l'aspirateur avait disparu avec le monsieur qui louchait en forme de dollars. Alors, j'ai vu, le ciel qui s'ouvrait au-dessus de la couche parental. Un Dieu barbu, perdu dans un nuage doré, donne à mes parents la permission d'avoir un bébé. Il ressemble trait pour trait au type avec des cornes d'or sur la tête qui remet les tables de la loi à Moïse. Je connais bien l'histoire, je la regarde le soir dans mon lit avant de dormir. A Noël, la mère du père m'a offert une jolie bible illustrée pour les enfants. Vivement que je sois adulte. Et mariée. Pour enfin voir Dieu.
8 février 2017
polypnée
Je suis l'éteigneuse de réverbères
Le mode off
Sourire écartelé
Miroir sans rire comme celui qui pince
Ciel et sol confondu
allongée entre gris
couverture figée
Je suis le code d'écran gelé
lumière sans batterie
glace sans soupirs
Mort de rire comme un prince
Sol et précipice dérouté
dos recourbé
polypnée
Le mode off
Sourire écartelé
Miroir sans rire comme celui qui pince
Ciel et sol confondu
allongée entre gris
couverture figée
Je suis le code d'écran gelé
lumière sans batterie
glace sans soupirs
Mort de rire comme un prince
Sol et précipice dérouté
dos recourbé
polypnée
29 janvier 2017
Spectacle
Double face,
petit scotch collé à l’âme
Face contre
les gens, sourire à peu près
Face contre
le vent, larmes à glace
Une petite
fine et salée
Elle roule
du creux de la cerne
Au cœur de
la scène
Elle
surprend, la petite roulée
Salée au
coin de la bouche
Du cœur remontée
11 janvier 2017
P......
Il fallait esquiver dès que
possible. Les casseroles de filles en creusant des trous avec la hache. Les
confitures de groseilles en touillant du béton. La vaisselle en fendant des buches. Les enfants de fille en tirant sur les
branches mortes. Seule la tronçonneuse faisait peur. Il faut apprendre la tronçonneuse.
Ce n'est pas inné. Comme l'instinct maternel, c'est inné. Et les nuits blanches
aussi et le bébé qui hurle sans fin. Les pleurs de filles, c'est le post-partum. Pas les cris, pas les nuits hachées, pas la solitude. C'est hormonal. Il faut apprendre la tronçonneuse. Devenir
homme, ce n'est pas inné, ça s'apprend à coup de pied au cul.
Il y avait le paradoxe. Les filles ça prend des heures dans la salle de bain et les filles avec des
poils mort de rire. Il y a un mot pour cela. Il faut l'apprendre, ce n'est pas donné. On raconte
partout le frère. Il a demandé à une fille portant une jupe courte si elle avait oublié de mettre son pantalon. Admiration de l'audace, détestation de la vexation. Tout se mélange. Il y a un mot pour le dire. Il s'apprend.
Il y a des recettes du bonheur. C'est facile. Tu ne couches pas avant le mariage, ça protège ton cœur des méchants hommes cupides de ton cul. C'est inné pour eux la prédation. Toi, tu n'apprends pas la tronçonneuse, tu apprends à protéger ton cul. Et c'est tout. C'est bien suffisant pour t'en sortir dans la vie. Ah si, apprends à parler bien. A sourire en toute circonstance. Pas de grimaces, pas de cris. Même quand tu accouches de la mort.
Applique les recette du bonheur, une à une. Elles sont de droit
divin. Le doute est un péché. Et va comme je te pousse. Va dans le gouffre il
mène au paradis. Dieu se trouve au fond des casseroles.
Inscription à :
Articles (Atom)