24 décembre 2016

Provençal

Miel de lavande à la peau douce
Miel de sapin à la bûche tendre
Bûche rugueuse aux fleuves anguleux
Four tiède à la fleur d'oranger

Les couronnes sont des fruits confits
Sucre gras sous la langue de serpent
Elles pompent l'huile
L'air est saturé de cerises

La lumière caresse les feuilles
Petites boules encore accrochées
La lumière berce les chimères
Petite tarasque encore endormie

Le soleil est seul
Les étoiles sont nombreuses
Elles chantent des cantiques, des beaux
L'argile est muette




19 décembre 2016

Quête



Je veux t’aider, je te vois tu es perdu, je veux t’aider
J’ai appris le monde, une parcelle du monde
Un peu dans les livres, beaucoup dans la vie
J’observe tout, tout le temps, les gens, leur réaction, leurs vies, leurs mots, leurs attitudes, tout
Je range dans mes cases
J’ouvre des cages

Je souris quand tu prends ton envol
Quand ta case s’est ouverte
Je souris et je suis un peu triste de ne plus te voir
Parfois, on me dit que tu t’es envolé
Tu as oublié que j’étais sur ton chemin, peut-être

Je ne veux pas que tu souffres comme j’ai souffert
Que tu pleures sans trouver de réponses
Je voudrais te prévenir
Prévenir pour toi la vie
Aplatir ton chemin
Raccourcir ta quête du bonheur

Raccourcir ta quête ? Mais la quête n’est-elle pas la vie ?

18 décembre 2016

Dorée

Il faudrait dire à l'oiseau tu ne chantes plus dans ta cage tes plumes se fanent le sourire a disparu de ton chant

Il ne faudrait pas dire à l'oiseau je change tes graines prend de l'eau nouvelle je te mets près de la lumière regarde comme la maison est belle regarde le ciel par la fenêtre c'est bien suffisant vois comme les lumières sont enguirlandées je te donne de la paille fraîche et des graines grasses tu as tout pour être heureux l'oiseau

Il faudrait juste ouvrir les barreaux

11 décembre 2016

Tout.s

Je vous demanderai pardon de vous avoir trop aimé trop vite trop tous trop tout de suite comme la pluie sans prévenir
et c'est tout

10 décembre 2016

Trace

J'ai pris la route vers la faiblesse. Elle est dressée le long de la petite route. Quelques maisons sont là, en attente des lumières. La falaise est vagues. Pour les larmes, les cils sont noirs. J'ai continué la route vers la neige haute. De l'eau sans rives. Des pics sans connaissances. Des pommes à tomber. C'est là-bas que je suis allée. Seule.

2 décembre 2016

Chaque plongée de main dans la poche
tiède
Trois pièces
Une clef plate
Et le carré parfait aux reliefs d'or

Sous mes doigts, je serre la chance
toi
Une rue
Deux cigarettes envolées
Et le blanc carré tropique

A même l’asphalte se ramasse l'avenir
lumière
Quatre bambins
Une fois revenus
Et l'or en carré de six

Chaque plongée de main dans la poche
relief
Une surprise
Cinq atouts lestes
Et le carré en bonheur de taille

Ce dé est la chance
douce
Souffler les mauvais esprits, cinq ou vingt-cinq
Sourire en poche
Et le carré heureux à l'or

20 novembre 2016

Dimanche en famille

Genoux traînés sur les fonds
Âmes râpées quand l'ancien trépasse
Ventre violent
Spasme de la mer
Terre ferme invisible

Où sont les dieux
Pourvu qu'aucun Pénélope ne m'attende
Qu'il vive sa vie
Aux parcelles du présent nous serons
Justes

Las les banalités
Et les autres groupes, ceux qui font peur, il ne faut pas, ils disent sans fin
Âme de plomb
Ils pêchent mon souffle

Oiseau déjanté

Douleur sourde
Il est temps
La voile est pleine
La coupe est dressée
Ceindre les reins
Il est temps

13 novembre 2016

Caravane



Elle revient la petite fille assise face à la fenêtre. Dans la grande chambre défraichie, il y fait peur la nuit quand la lune chuchote entre les volets de bois. Elle revient là, pour toujours, assise face à un cahier quadrillé petit format. Elle s’est installée pour écrire un poème, elle a envie d’écrire un poème sans pouvoir dire, les petites filles n’écrivent pas de poèmes. 

La fenêtre est ouverte, elle a placé sa table face à la fenêtre, et sa chaise devant la table, et son cahier posé sur la table. Elle est assise sur la chaise. Je ne parviens pas à me souvenir où était cette table l'instant d'avant. Quand je reviens dans la chambre pour déposer un baiser sur la joue d’un enfant, d'un de mes enfants à moi, il y a un lit devant la fenêtre et un rideau jaunasse que quelqu'un a ajouté un jour. Peut-être qu'un autre enfant a eu peur des danses de la lune et des masques qu'elle dessine sur les rêves. Quelqu'un a écouté un enfant. La peinture s’écaille de plus en plus. Je crains toujours les ricanements de nuit le long des murs et les pas d’éléphant dans le placard.

Dos à la petite fille, je la regarde saisir des mots. De quoi va-t-elle parler ? Je ne me souviens plus des paroles. Elle voudrait parler de la vie quotidienne, de ce qui ne se dit pas. Elle choisit les camions.

Dans le placard - un placard si grand qu’un parisien fortuné y ferait une chambre pour sans bien mais avec un peu de sous tout de même, il faut être bon payeur- il y avait une grande pile jaunie de magazines de caravane. Alors, quand la solitude est pesante -pourquoi cette enfant se sentait si seule dans la grande maison de famille où tant des cousins braillent dehors ?-, elle va poser sa main sur la pile. Le papier s’effrite presque, ou bien c'est dans mon souvenir présent qu’il devient poussière. Elle ouvre toute grandes les portes du placard pour qu’un peu de lumière pénètre. La lumière chasse les grosses araignées noires à pâtes velues. La lumière dore la poussière. Le souffle de la petite fille donne vie aux grains mystérieux qui descendent du rayon d'été. Elle ouvre un magazine de caravane et regardait les plans minutieux, les boites à rangement, les astuces pour faire de chaque recoin milles possibles. Je ne sais pas ce qu’elle aime dans ces magazines. Même pas le voyage, juste la miniature, l’intelligence de l’agencement. Elle respire le génie de conception. Et la poussière.

Elle regarde par la fenêtre. L’arbre, qui ne grandit ni ne meurt, est là, immuable. Il est encore là. Toujours le même. Il n’a ni grandit ni trépassé. Il est petit. Éternel peut-être. Elle écrit les camions, les bruits des camions, la danse des camions, l'élan des camions. Il y a un feu tricolore dans cette histoire mais le cahier a brûlé, je ne le pourrais prouver. Avec le sentiment de la tâche accomplie, elle ferme les pages blanches avec des lignes bleues. Je crois que la couverture était verte, mais je n’en suis pas sûre. Le souvenir n’est qu’une trace insalissable d’un présent. Elle descend voir sa tante, celle qui l’aime. Elle lui montre le poème. Peut-être qu’elle le montre aussi à son père. Et à sa grand-mère. Jusqu’à la fin de ses jours, ma grand-mère a gardé dans sa cuisine, les poèmes que je lui avais donné. Quand elle a déménagé, elle a collé à nouveau les poèmes sur les placards. Les portes de cuisine n'étaient plus en formica blanc avec de petites lignes grises. Elles étaient blanches javel, en contreplaqué trop cher. Puis elle est morte et je n’ai pas pleuré ma grand-mère. J’ai pleuré ma tante, celle qui m’aimait. 

La petite fille sait que ce poème-là n’est pas bon. Ils n’aiment pas les camions. Ou bien, ses mots sont des outils mal agencés inverse des caravanes. Elle n'a pas su leur dire la magie des camions, du quotidien de rien du tout. Mais qui comprend les poètes à part la mort ?

Gold

Au fond, les peines sont gardées en or
Les autres diront des banalités
Ça va passer
C'était mal parti
La distance

Au fond les peines sont silences
Pudeur innocente
Les autres veulent des sourires
Tout pour être heureux
La présence

La langue est coupée en deux
Scarification
Sanctification disent des autres
Il manque toi
C'est tout

L'autre est pris d'amour
Les autres aiment partout
C'est ainsi
Au fond les peines sont en eaux
Souterraines

9 novembre 2016

Fleurs de gris

Chape de gris
Et puis on en sait rien
On crie au loup
Celui-là est blanc

Et les loups d'ailleurs
Et les vers solitaires
Et les pokers menteurs

Pourquoi ce vieux-là
Pourquoi ce con-là
Pourquoi les autres silences ?

Il n'est pas con
Ils ne sont pas cons
Ce serait trop facile
Ce serait dire que nous non

Nous oui
Nous aussi
Nous avons notre part de souris
Nous sommes aussi le souci (fleur)

29 octobre 2016

Abime

Ne jamais blesser un caillou
On voudrait
Ne jamais lui râper le genoux
On souhaite
Ne jamais se mordre le choux
On aspirait

De blessures l'une à l'autre transpercent
Spectre
Ne pas être aimer
La peur mène
Folle

De vulnérabilités l'une à l'autre consolent
De larmes à bord
D’émois
De mois engourdis
De toi

Amour volute
Léger rien
Qui s'envole
De rien
De vent
D'eau
Au précipice de l’âme




27 octobre 2016

De cuivre et d'os

Vous reprendrez bien un peu de lumière chaude ?

 Dans nos miroirs, nos âmes se baladent
 Sous nos peaux, les os blancs, même les ours sont bruns
 D'or et de verre, de poussière et de danse
  Sourire blond et cigarette brune écrasée à l'entrée
 La toile du musée est signée araignée
 Forêt d'os gais
 La vie entre les côtes
 La vie sous verre cuivré
Ils sont là tous
les anciens
dans notre lit
aussi
il l'a dit, l'autre, le savant qui sait tout
il a dit
Je voudrais aimer
sans celui qui dit
qui dit qui sait
Je voulais aimer toi aussi et les autres parfois
dans le lit

Dans nos miroirs nos âmes se trompent
Sous nos peaux, les os de verre, même les verres de métal
Mécanisme blond et arbres bruns éteints sous le dôme
De cristal et de brisures
de bogues
Forêt de marrons frais
La vie des racines
La vie sous le feuillage cuivré
Ils sont là tous
les humus
dans le lit
petit
graine d'avenir
Coque à ouvrir sans rien dire
Tu voudrais aimer
sans que je fuis
quand je dis que je suis
Tu voudrais aimer moi aussi et les autres sans doute
et dans la lumière
d'or

22 octobre 2016

Les savonnettes.




Le jour où je suis entrée dans la maison près de la route, elle était nationale et dangereuse dans mon enfance, elle est un dos d’âne aujourd’hui que j’ai su pourquoi tu ne voulais pas. Ils non elles, elles disaient que tu ne voulais pas qu’on vienne. Je portais la honte de ne pas être de celles qui ont le droit de savoir. Elles avaient honte de l’état de la maison. Il avait honte peut-être lui aussi du dedans de sa fragilité.

Il y avait une allée pour traverser le couloir, une haie d’honneur de trésors. Ils avaient, elles avaient honte de tes poussières accumulées. J’ai pensé à la boîte à chaussures de mon frère, c’est la boite cité dans le film. La boite à chaussures. Je collectionne les boîtes à chaussures. On peut tout y ranger, les produits de beautés, les petites culottes, ne jamais être à court de petites culottes c’est vital, c’est une folie, tous ces objets.

Je range mon bureau. J’ouvre la porte de l’armoire, et dans une boîte et en dehors de la boîte, et sous l’armoire d’autres boîtes et dans les boîtes des savonnettes, des tonnes de savonnettes encore emballées. J’ai vendu des savonnettes, il en reste dans un carton dans mon armoire. J’ai récupéré des savonnettes dans les hôtels, et j’ai mis ma fierté à les utiliser pour qu’à ma mort, ils et elles en trouvent pas des tonnes de papiers sentant le savon neuf. Ou peut-être que c’est faux. Des carrées, des rectangles et des rondes. J’aurais dû lire ton histoire sur les étiquettes. Je n’y ai pas pensé. Alors sur les autres savons, je tente de lire ton absence.

14 octobre 2016

Ventre

Ressac profond, puissant appel, phare, amour conjugué, jalousie mordante, l'âme a du ventre
Flux nerveux Inspire la voix Expire noir
Coucher sur le flan au tapis persan il attend
Elle entend

Derrière le vent les larmes séchées
Au téléphone les mots décochés de leur sens
Une voix seule se raccroche au clou de la porte
La serrure est large, elle n'a pas emporté la clef

Rêves habités de roches dures et de panier plein
Troubles confus en bout de ligne
Images rappées aux rochers blancs
Chaque caillou trouve sa place sur le ventre

Peau tapie, bras engourdis, draps de soie, souffles fêlés, l'âme se repait



8 octobre 2016

Pas encore

Gravir des papiers
Derrière la montagne, herbe verte toujours plus que la mer
Meule 

Ici la terre en demi-saison
Sous-solage
Terre craquée
Rien n'est prêt
Pomme verte toujours plus ailleurs

Chair absconse, grasse terre féconde
Mûre elle tombe
Fleurs
Quand l'hiver aura tué les vers

Ici la saison est en terre
Gravir des montagnes
Avaler des papiers de bois secs
Ne rien
Ressac

11 septembre 2016

Onze quinze ans

Ventre plein
Faire des enfants
Sans savoir que nous étions déjà du temps d'avant
Avant les tours

Enceintes de géants
Nous ne savions pas que notre paix
Accoucherait
De monstres

Albatros aux ailes blanches
Ils se sont écrasés
De nos ventripotents a éclaté la poussière
Grise


7 septembre 2016

Brûler Out

Profond épuisement sans seau au bord de la margelle
la seule corde tendue
pour lyncher


Solitude sans fond pour le mouton noirci aujourd’hui
la seule main tendue
va-t-en  

En silence dans les instances le caillou fait des ronds
dans l'eau
un peu

Il est parti, elle est parti, ils sont partis, l'eau recouvre
leurs ondes
dedans

Larmes

dehors
lumière nouvelle
L'air est frais ce matin au bord de la margelle

3 septembre 2016

Salle de réveil

Si c'était un rêve Dont la fin nous réveille La fin froide à la main glacée qui te secoue, secoue les rêves Vous êtes réveillé Je suis dans la pénombre de l'inconscience celle où rien ne souffre ni ma chair recousue ni mon cœur perdu Réveille-toi Je vais te donner une claque si tu te ne réveilles pas Je ne l'ai pas cru la dame à la voix lointaine

Peinard loin du monde je dormais dans la demi frange de la conscience c'était bien Elle l'a fait la dame, elle a donné une claque dans la salle de réveil J'ai ouvert les yeux Dans un lit aux barreaux trop hauts un bébé saigne des oreilles Un enfant hurle Et elle me donne une claque pour que je sorte des rêves Et j'arrive dans une salle trop blanche où les enfants hurlent de douleur

Elle avait dit je te donnerai une glace après l'intervention Elle ne l'a pas dit c'est le père d'un autre enfant qui l'a dit Je voulais qu'elle l'ait dit Je voulais quelque chose de spécial pour être revenu de la salle où il y avait du sang sur le sol  Il y avait du sang sur le carrelage blanc quand ils m'ont poussé sur le chariot et ils voulaient que je leur face confiance J'ai dit dans ma tête c'est pas grave Je ne me suis pas cru Dans la salle de réveil elle a donné une claque la dame en blanc

En rêve la vie se réveille comme le printemps, il n'y a pas de sang sur les ruptures La main glacée, je la tiens loin en songe La main est merci votre candidature est intéressante cependant vos compétences ne sont pas ajustées à nos demandes La main glacée Elle ne va pas acheter de glaces La vie claque Aux prochaines amygdales j'aurai le droit

Plus jamais je ne laisserai la dame donner une claque A la question vous êtes réveillé, j'ai un sourire d'ange pour ne plus jamais voir le bébé qui saigne du sang par les oreilles Elle a demandé vous êtes réveillé J'ai regardé l'horloge pour savoir Je ne voyais pas les aiguilles C'était flou mais j'ai dit tout va bien La dame est parti Elle a dit il ne faut pas vous lever J'étais seule La première fois que je n'ai pas voulu, de toute façon je n'aurais pas eu de glaces au réveil.

1 septembre 2016

Saloperies

Contre l'étagère, j'ai déposé ta solitude et toutes les saloperies. Tu as dis saloperies, dix fois, vingt peut-être, nous n'avons pas compté. Nous n'étions pas là pour compter. Je n'ai pas su si tu te sentais sale ou si tu disais ce que disent les autres. Ce soir j'ai la saleté vissée à mon étagère. J'ai remis le foulard à pois des paysannes, le fichu fichu que j'ai tenté d'apprivoiser. Mais le fichu n'est qu'une invention sans spoutnik. Dans mes étagères, tu as déposé un étrange ramasse trop poussière trop plein. Tu crois que c'est ta mère. Il y a des vergetures plein mes tiroirs, je t'en donne si tu veux pour te consoler. Même dans mes souvenirs, les rênes se promènent remplis de cadeaux aux poivres d'orient. 

29 août 2016

J'ai effacé les mots



J'ai effacé les mots : "je t'aime". C'est du café trop fort. Il manque le nuage.
Je voudrais hurler : je t’aime. Au monde. Il manque la folie
C’est là dans un coin
C’est là tout plein en entier sans concession
Je hais le calme bruyant de ton manque
Tu es là entier

Il y aurait ta peau contre la mienne, en silence. Il y aurait ton cœur contre le mien, en distance. Il y aurait le monde qui dirait oui. Il n’y aurait pas de sentence. Il y aurait tous les amours du monde. Et toi aussi. Les nuages danseraient dans les cafés. Le lait coulerait des ruchers. Les fées même seraient assises au salon pour l'instant sans après.

J'ai effacé les mots je t'aime
effacé les guillemets
effacé les mètres
gommé les dieux
Tu as surgi

Il y a ton parfum sur mon col avant que j'aille au turbin. Il y a tes œufs qui grésillent dans la poêle. Il y a l'odeur de pain chaud sur mes doigts. Il y a des sourires dans la cour. Il n'y a rien. Rien que toi.

20 août 2016

Salamandre

(réponse : jusqu'à ce que le sommeil vous sépare)
  Les amours d'été s'arrêtent à quel automne ?
  Le chemin de fer a le mal d'amour. Comment revient-on au pays ?

 Dans la cour même les cigales font silence aux amants
 Les glaces fondent seules au monde en foule d'été
 La lumière du soir caresse les mains données
 Et le sourire fond du cœur

 Là, dans l'instant, je t'aime
 Sait-on jamais si on jouit pour toujours
 Déjà ta peau manque
 Et tes yeux mouvants à s'y enliser
 Doux, dominant, soumis, amoureux, tout

 Sous la trappe, j'ai serré ton corps
 Sous la cuisine, ton silence et le bruit de peaux
 Gémir aux herbes mouillées
 Perdre dans tes yeux le vert jouir
 Tout ça aussi

 D'un coup de train, l'été s'en allé jusqu'au chat écrasé
 (il vaut mieux écraser une framboise, on peut en faire une confiture)
 (à déguster tiède l'hiver)