Il fallait esquiver dès que
possible. Les casseroles de filles en creusant des trous avec la hache. Les
confitures de groseilles en touillant du béton. La vaisselle en fendant des buches. Les enfants de fille en tirant sur les
branches mortes. Seule la tronçonneuse faisait peur. Il faut apprendre la tronçonneuse.
Ce n'est pas inné. Comme l'instinct maternel, c'est inné. Et les nuits blanches
aussi et le bébé qui hurle sans fin. Les pleurs de filles, c'est le post-partum. Pas les cris, pas les nuits hachées, pas la solitude. C'est hormonal. Il faut apprendre la tronçonneuse. Devenir
homme, ce n'est pas inné, ça s'apprend à coup de pied au cul.
Il y avait le paradoxe. Les filles ça prend des heures dans la salle de bain et les filles avec des
poils mort de rire. Il y a un mot pour cela. Il faut l'apprendre, ce n'est pas donné. On raconte
partout le frère. Il a demandé à une fille portant une jupe courte si elle avait oublié de mettre son pantalon. Admiration de l'audace, détestation de la vexation. Tout se mélange. Il y a un mot pour le dire. Il s'apprend.
Il y a des recettes du bonheur. C'est facile. Tu ne couches pas avant le mariage, ça protège ton cœur des méchants hommes cupides de ton cul. C'est inné pour eux la prédation. Toi, tu n'apprends pas la tronçonneuse, tu apprends à protéger ton cul. Et c'est tout. C'est bien suffisant pour t'en sortir dans la vie. Ah si, apprends à parler bien. A sourire en toute circonstance. Pas de grimaces, pas de cris. Même quand tu accouches de la mort.
Applique les recette du bonheur, une à une. Elles sont de droit
divin. Le doute est un péché. Et va comme je te pousse. Va dans le gouffre il
mène au paradis. Dieu se trouve au fond des casseroles.