Contre l'étagère, j'ai déposé ta solitude et toutes les saloperies. Tu as dis saloperies, dix fois, vingt peut-être, nous n'avons pas compté. Nous n'étions pas là pour compter. Je n'ai pas su si tu te sentais sale ou si tu disais ce que disent les autres. Ce soir j'ai la saleté vissée à mon étagère. J'ai remis le foulard à pois des paysannes, le fichu fichu que j'ai tenté d'apprivoiser. Mais le fichu n'est qu'une invention sans spoutnik. Dans mes étagères, tu as déposé un étrange ramasse trop poussière trop plein. Tu crois que c'est ta mère. Il y a des vergetures plein mes tiroirs, je t'en donne si tu veux pour te consoler. Même dans mes souvenirs, les rênes se promènent remplis de cadeaux aux poivres d'orient.