20 décembre 2015

Exil

Chaque note est la dernière

Soudain le poumon s'emplit de notes noires et expira les blanches
Répétition de dos
Courber les flans
Sans relâche le mouvement du papillon
Ils ne savent pas les absurdes gestes

Toutes les nuits, sans un mot, expire
Tous les oreillers du monde
Toutes les terres sans abri
Tous les souffles du siècle
Ils ne savent pas la mer chavirée

L'oreiller de carton, l'abri de vent, la mer chavirée, ils avancent leurs espoirs


Chaque note est la dernière
La hautaine et la mineure



Place

La route est pavée
Le cadenas sur la grille
Les amours sur le muret
Et toi, tu as les clefs, dis-tu

La façade est carrée
La rue est pavée
La grille est fermée
Et toi, tu reviendras, souffles-tu

A mon cou, je me sauve
Le cœur est fermé
Le cadenas sans clef
La rue résonne
Et toi, tes pas sincères, espères-tu

Chaque pas est le denier
Le muret est tiède
Chaque souffle est entier
La rue s'enlace 
Et nous, nous ferons des âmes, dis-je