Garniture

Garniture d’un matelas
Et pas garniture de repas
Garniture de voiture
N’est pas la fourniture
D’un gamin de gel
Champignons de crème
Mousse et perle de gel
Ouate de rembourrage
Rage de vermicelles
Gratte ta garniture
T’es pas une pointure

Garniture de cheminée
Vise les biens nés
Tire dans leur structure
Au coin de leur feu
Tu va fout’e le feu
T’a pas la monnaie
Pour gratter au loto
Pas de risotto
Pour toi et tes marmots

Haricot vert frites
T’as pas les beat
Pomme de terre vapeur
Salaire de ta peur
Top sauce à l’oseille
T’en crois pas tes oreilles
Mélangez pas du tout
N’en foutez pas partout

Salade en garniture
Tout de même nature
Même tes boutures
Te mette à l’ombre
Sombre dimanche
Tu fais la manche
De dame nature
Monde pas mature

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Atelier écriture : dictionnaire subjectif. Choisissez une lettre, trouvez un mot qui commence par cette lettre, définissez-le

 

Squelette

Personnage de fiction intime avec la mort. La plupart du temps, il vit la nuit. Son habitat est très varié. Il réside aussi bien au fin fond des mers, que dans des cimetières, des nécropoles, des pyramides, des paradis artificiels, des déserts, des fêtes foraines, des églises, des salles de classe ou encore des fosses communes. Sa composition est assez variable. Le plus souvent, elle est faite d’assemblements d’os. Cependant, il en existe plastique fluorescent. On en trouve de formes très variées en fonction de son espèce d’origine. Paradoxalement quelque soit sa configuration première, son pelage, ou sa couleur de peau, il est toujours de couleur laiteuse. 

Personnage clivant, au Mexique, il est invité d’honneur tandis qu’en Europe, il est invité d’horreur. Comme il aime faire la fête, ses semblables recouverts de peau le convient volontiers aux leurs. Ils en oublient que bien trop tôt, ils feront partie de sa team. D’immenses carnavals célèbrent le squelette. Des enfants jouent aux osselets. Des danses macabres le représente sur des murs sacrés.  Des musées entiers, dit d’histoire naturelle, sont érigés à sa gloire.

D’un point de vue commercial, le squelette a le vent en poupe (ce qui est étrange car le vent a tendance à lui passer entre les côtes). De nombreux vêtements revendus très cher portent son effigie alors même qu’ils laissent des cadavres dans les placards de la consommation. On en trouve sur des barils remplis de produits fabriqué à bas coût par des personnes qui n’ont que la peau sur les os.

 

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Cyclope

Homme fumant une cigarette. Il a un avis sur tout. Il sait puisqu’il est du genre homme. Il élève des troupeaux de montons, il est leur maitre. Il n’est pas un mouton, bien entendu. Il vit dans une grotte où il n’a pas besoin de faire le ménage, ni même de ranger quoique ce soit. Il vit très bien seul. Il ne peut voir le monde qu’avec un seul œil, celui de sa supériorité. Il clame qu’il n’est pas agi par ses émotions mais par sa raison.

Parfois, il rencontre d’autres cyclopes pour disserter sur la connerie de leurs moutons. Ils boivent des canons et parlent des saclopes qui habitent de l’autre côté de la montagne. Elles sont toutes hystériques. Elles crient trop fort, elles ne sont pas douces et ne savent même pas élever correctement les moutons. Elles les laissent dans les prairies et se relaient pour monter la garde contre les loups alors qu’il suffit d’enfermer les animaux dans une grotte. Elles disent que les animaux se sentent mieux mais depuis quand on prend en compte les désidératas des moutons ? Ils ne sont pas des moutons, eux, ils ne se laissent pas piéger par la pensée unique.

Le cyclope se serait laisser abuser par un homme au nom de personne. Mais personne ne sait si c’est vrai tant les cyclopes sont taiseux sur le sujet. 

 

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Flan

Truc informe à base de lait et d’œuf. Son odeur est tout aussi insignifiante. Le flan sert à remplir une tarte quand on la flemme de ramasser suffisamment de framboises, de myrtilles ou de pommes. Vous n’avez pas assez de garniture ? Qu’importe ajoutez du flan !

Autre utilisation du flan : faire croire qu’il y a du dessert alors personne ne s'est donné la peine d’en confectionner un. On peut en acheter chez le pâtissier et on cherche encore pourquoi.

Autre appellation : tarte à la crème. A servir les jours de ducasse avec une bière qui fait oublier le goût de javel de l’eau. A jeter à la tête des gens, si vous habitez dans un film muet.

Dérive : flamby. Truc industriel informe à base de lait et d’œuf en poudre. Sans aucun goût. Se gobe. Se renverse sur une assiette pour laisser couler un jus marron certifié caramel par des menteurs professionnels.

Autre dérive : 24eme président de la République française. Fais du scooter pour fuir son palais doré. 

Catastrophe évitée grâce au Brexit et au virus mutant :  le flan anglais, parfois nommé jelly, est impossible à importer. Fluo parfois rose vif, il tremble quand on le secoue. Les gouvernements nous cachent que c'est du boudin de sang de fantôme. Vous l'aurez lu ici en premier et ne venez pas pleurer si vous croyez les scientifiques officiels.

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Berceau

En osier. Avec de la dentelle blanche sur le panier et le couvercle. Ce berceau traine dans ma famille depuis longtemps. Enfin, je crois. Il m’a toujours fasciné. La dentelle revêtait le pouvoir magique des femmes patientes et précises. Elles avaient pris le temps d’apprendre, elles s’étaient entrainées de longues heures sombres pour arriver à cette perfection. Elles savaient être femme. Elles avaient bercé amoureusement de beaux enfants sages qui s’endormaient dans cette coquille d’osier. Les enfants ne pleuraient pas plus fort que des images. Ils sentaient le lait chaud et la fleur d’oranger.

Un jour, ce fut mon tour. J’ai couché mon premier-né dans le berceau d’osier bordé de dentelles blanches. J’avais racheté un petit matelas aux bords arrondis. Ma mère m’avaient transmis les draps qui s’y accordaient avec perfection. Ils étaient brodés de bleus pâles et de roses doux. J’y ai couché mon nouveau-né en lui souhaitant la bienvenue chez nous. Les femmes de l’ancien temps, les bâtisseuses de berceau, allaient le protéger du monde. Il allait pleurer comme une image. Je saurais le comprendre car je l’aime. Je saurais apaiser ses pleurs car je ne suis pas ma mère indifférente.

En osier. Avec des hurlements dedans, tout autour et sur le couvercle. Le premier-né ne cessaient ses pleurs ni dans les bras ni dans le berceau de dentelles blanches. Je pleurais comme une madeleine sans fleur d’oranger. Je ne savais pas. Je le haïssais de manger mon sommeil, mes nefs, ma respiration. Les bâtisseuses étaient absentes. Les bonnes mères étaient aux abonnées loupées. Je ne pouvais pas le penser. C’est trop tard. Il fallait y réfléchir avant. Pourquoi faire des enfants si vous n’êtes pas capable de le supporter ?

Un jour, ce fut mon tour. J’ai appris dans la douleur que les berceaux d’osier étaient des mythes lancés sur le Nil. Aucune mère nourricière ne prendrait le relais de mes peurs. Je ne savais pas traverser les heures sombres. La dentelle n’avait pas de pouvoir magique. Aucun enfant n’était une image avec un petit bonnet blanc sur la tête. Je haïssais le mensonge des ancêtres. J’étais prise au piège de la maternité mythologique. J’étais devenue une Eve comme les autres, un ventre béant de hurlements.  

 

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